Manuscrit autographe (21 ff. numérotés de [1] 2 à 21 ; dim : 27 x 21), signé, non daté [1929]. Encre. Complet. Inédit.

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Texte de l’allocution prononcée par Francis Jammes à Baigts-de-Béarn le 26 août 1929, à l’occasion de l’inauguration de la fresque réalisée par Hubert Damelincourt : Nouste Dame dou Tauzi. Après avoir chanté ce « grand prêtre des forêts françaises qu’est le chêne (Tauzi en béarnais), évoqué ses chasses dans les vallons sauvages de Saint-Boes et autour de Baigts (« Village aimé »), rappelé qu’il y prit quelques-unes de ses premières « leçons poétiques », ressuscité des figures singulières (la vieille paysanne Isabeline), Jammes recopie des « vers que critiquaient ceux-là qui jamais ne comprendront que la poésie est de laisser parler le cœur dans sa fraîcheur matinale », ceux du poème « Caügt avait deux jolis coqs… » (O : Ms 1), poème écrit le 5 février 1895 et incorporé à De L’Angélus de l’Aube à l’Angélus du Soir (OPC, pp. 130-131) :

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Il rappelle aussi diverses personnalités qu’il associe à Baigts et à cette « terre béarnaise aux douces inflexions, au langage poli et souriant ». Parmi les noms cités, on trouvera celui d’un châtelin qui fut marin (Nogaret), ceux de Léonard Constant (le philosophe assassiné) et de Simin Palay (le grand béarnisant, fondateur de l’École Gastou Febus), celui du poète local (Lasserre-Capdeville) et ceux de deux grands poètes qu’aimait Francis Jammes : Victor Hugo (à qui il rend un hommage plein de retenue dans ce qui deviendra Prends nos vieux souvenirs) et Marceline Desbordes-Valmore à qui il dédia son « Elégie Quinzième » (P : Ms 452/19). On trouvera aussi ceux de plusieurs prêtres d’élite ou religieux amis : Cauhapé, Discomps, Coulloume (la colombe en béarnais), R-P Lhande (O : Ms 164). Mais la plus grande partie du texte est consacrée au portrait de l’abbé Édouard Tauzin (1874-1925), disparu au moment de l’inauguration de cet été 1929 : grand lettré au « cœur d’or » et au « cerveau d’acier », fasciné par « le glacier Pascal », il devint sans effort un curé de village au service de tous lorsqu’il fut préposé à la cure de Baigts, cette Nouste Dame dou Tauzi dont il portait le nom. En 1921, Francis Jammes avait déjà préfacé une plaquette écrite par l’abbé Tauzin, éditée à Pau chez Marrimpouey jeune : Quarante-trois prêtres français prisonniers des Allemands (cf, le Bulletin de l’Association Francis Jammes, n° 19, juin 1993, pp. 24-25). En 1925, il rendit de nouveau hommage à son ami dans Le Patriote des Pyrénées du 5 décembre. Dans ses Mémoires, c’est Madame Francis Jammes qui ressuscite avec sympathie le souvenir de l’abbé et des visites qu’il faisait à Orthez depuis sa cure de Baigts.

Un dossier, non numérisé, est joint au manuscrit. Il peut être complété par deux pages (pp. 50-51) du numéro 94 de Corde Magno, la revue bénédictine de l’Abbaye de Belloc (dont l’un des fondateurs fut le Père Michel Caillava).

 

Fresque réalisée par René-Marie Castaing en l'église de Baigts-de-Béarn  / Association Francis Jammes Orthez
Détail de la fresque de Nouste Dame dou Tauzi / Association Francis Jammes Orthez

 

Bibliographie : Jean-Pierre INDA : Un prêtre béarnais Édouard Tauzin (1874-1925) dans les remous de la crise moderniste, Pau, Éditions Marrimpouey Jeune, 1980.