Ms 131 (Pau)

[Feuillets divers] (Dates diverses de 1923 à 1927)

Manuscrit autographe (12 ff. ; dim : 27,5 x 21,5), non daté, non signé, assez raturé, folioté. Encre avec corrections au crayon. Les douze pages sont numérotées au crayon en haut à droite. Le premier feuillet comporte un recto et un verso. Acquis de Loize au printemps 1949.

Ms452/54 (Pau)

Les pages manuscrites sont précédées d’une note tapuscrite :

Ms452/54 (Pau)

Ce texte de Francis JAMMES
MÉDITATION SUR LA MER
a été publié sous le titre définitif
LA MER
en tête (p. 7 à 22) du recueil collectif
CHAMPÈTRERIES ET MÉDITATIONS
édité par les « Horizons de France » en 1930.
À noter que ce même texte reparut dans le
volume de choix de prose de Francis JAMMES
L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE (Mercure de France, 1931),
sous son titre primitif de « Méditations sur la Mer ».

Importantes et instructives variantes. Le texte paru dans Champètreries et Méditations en 1930 est plus restreint : en particulier, il ne comporte pas les trois dernières pages de ce manuscrit de premier jet.

Ce texte (tripartite) a été republié sous son titre primitif dans le volume de choix de proses de Francis Jammes intitulé : L’École buissonnière (Mercure de France, 1931, pp. 38-45). La méditation part de la coquille détachée du « pauvre coffret de huit francs qui fait la joie » de Françoise, la benjamine de la famille Jammes, et la boucle spiralée se boucle tout naturellement sur cette coquille de mer que le manuscrit appelle encore « escargot de mer ». Entre-temps, le poète en aura fait l’idéale et divine pars totalis, « un grain de blé qui contient la moisson », une « corne d’abondance » contenant tout l’océan, ses vagues houleuses et chevauchantes, ses mouettes « que l’on dirait les empreintes des flots », ses méduses enrubannées, sa voix de bourdon :

L’inconcevable merveille est que Dieu t’ait formée avec cette tendresse,
ait voulu ta spire aussi parfaite que celle du cèdre, de la rose des vents,
ou de la rampe étoilée de l’infini.

Dans l’ « Air du mois » du 15 février 1937, Jammes écrit qu’il a « donné au Musée de la Mer, dans l’intimité, à Biarritz, une causerie et lu » cette méditation, en s’accompagnant de sa « plus large musique intérieure » : « Je me sentais plongé dans l’élément, j’éprouvais toutes ses formes harmonieuses avec une joie supérieure, soulevé, abaissé tour à tour. ».

 

Jacques Le Gall