Les trois premiers manuscrits (Ms R7a, R7b et R7c), réunis sous étui bleu, regroupent trois conférences prononcées par Francis Jammes, à Orthez, en 1913-1914. Le quatrième (O : Ms R9) est un peu plus tardif.
Ms R7a
Manuscrit autographe (61 ff. numérotés en bleu, en haut à droite ; dim : 17 x 11), signé, non daté [1913]. Encre et crayon de couleur sur un carnet quadrillé à couverture rigide entoilée beige. Discours prononcé à la distribution des prix au Collège Moncade à Orthez, le 17 juillet 1913. Au commencement de ce discours, Francis Jammes part de gravures qui l’ont frappé lorsqu’il était enfant et confirme ainsi qu’il peut être qualifié de poète épinaliste. Thème de ces trois séries de trois gravures : « Chacun aime la demeure où il est né », qu’il soit riche, pauvre, ou entre les deux. Or, tous ces enfants, nés dans des demeures bien différentes, pourront voisiner au collège. Et, dans la cour de récréation, chacun se comportera selon son caractère. Mais à l’école, il faudra travailler pour, plus tard, défendre sa maison natale. Dans sa vie professionnelle, chacun défendra cette maison à sa façon : il y aura le paysan, le négociant, le magistrat, le notaire, le médecin, le soldat, le professeur (l’apologie du métier de professeur pourra ici étonner le lecteur des Mémoires) et le missionnaire, qui lui renonce « à la maison humaine afin d’entrer dans la Maison de Dieu ouverte aux quatre vents du ciel ». On notera au passage que le conférencier préfère se taire sur le métier de poète. Les trois lignes, non dépourvues d’amertume, consacrées à ce ministère ont été écrites sur un papier collé après coup dans le carnet qui sert de support au reste du texte : « Vous risqueriez de faire rire vos concitoyens et même de ne pas conserver votre maison natale ». Don de Madame Marguerite Labbé.
Ms R7b
Manuscrit autographe (59 ff. numérotés en haut à droite ; dim : 17 x 11), signé, non daté [1913]. Encre rouge pour le texte et noire pour le plan du début, la numérotation des pages, la signature finale. Carnet quadrillé à couverture rigide entoilée beige. Conférence sur « La famille chrétienne », prononcée à Orthez, salle Jeanne d’Arc, le dimanche 14 décembre 1913. Le Patriote des Pyrénées en a rendu compte le 17 décembre 1913. Le plan qui précède le texte de la conférence sera scrupuleusement suivi. Don de Madame Marguerite Labbé.
Ms R7c
Manuscrit autographe (67 ff. numérotés au crayon bleu en haut à droite ; dim : 17 x 11), signé, non daté. Encre sur un carnet quadrillé à couverture rigide entoilée beige. Conférence donnée à Orthez, à l’Église Saint-Pierre, en présence du Chanoine de Saint-Pierre, du Curé de Départ (Départ est un quartier d’Orthez) et des professeurs du Collège Moncade. Les premières lignes donnent à penser (sans certitude) que cette conférence fut donnée en 1914. Elle porte sur la Conversion religieuse. Non sur une conversion extra-ordinaire comme celle de saint Paul mais sur des conversions ordinaires et sur les moyens d’y parvenir. « À la base de la conversion, il y a le désir d’être heureux ». Ce sont « les plaies de l’âme et du corps » qui sont « à la base de la conversion ordinaire ». Mais, une fois de plus, Jammes pose que le seul bonheur qui vaille est un bonheur « éternel ». On notera avec un certain amusement la longue énumération nominative des citoyens orthéziens buvant et plaisantant dans un café à l’heure où le conférencier parle de ce bonheur éternel, le dialogue de ces consommateurs de bonheur éphémère (la dernière réplique est en béarnais) et le scénario imaginé par Jammes pour étayer sa thèse. Les deux moyens que le conférencier donne pour se convertir sont la communion et « l’humble prière ». Après avoir proposé un apologue, il rappelle l’importance des laïcs dans l’Église et, sans crainte d’être traité de « calotin », en appelle à la conversion de ceux qui l’écoutent. Don de Madame Marguerite Labbé.
Ms R9
Fac-similé du manuscrit (59 ff. ; dim : 22 x 16), non signé, non daté, encre, de la conférence prononcée à Orthez le dimanche 7 mai 1916 au profit des Formations sanitaires de la Ville d’Orthez. Reliure Bradel pleine toile verte. Titre : [La Défense d’Orthez]. Incipit : « Je tiens tout d’abord à remercier ici les personnes qui ont bien voulu… ». Le texte de la page 2 à la page 40 est une reprise (avec quelques variantes) de celui qui a été publié dans la Revue Hebdomadaire du 3 avril 1915. Repris dans une plaquette parue à 50 exemplaires : Bayonne © René Cuzacq, Hors commerce, mai 1973. Avec le fac-similé de ce manuscrit, est conservé l’appel de Francis Jammes au nom du Comité pour l’érection d’un monument aux Orthéziens morts pour la France (don de Mme Lacoste, 19 juillet 1998). Le Ms R9 n’a pas encore été numérisé.