Manuscrit autographe (1 f. ; dim : 27,5 x 21,5), non signé, daté du 3 (?) septembre 1935. Seules les annotations sont de la main de Francis Jammes. Encre.
Il s’agit d’une réponse aux critiques qui avaient eux-mêmes répondu à la virulente préface écrite par Jammes pour De tout temps à jamais (1935). Voici le texte de cette préface qui avait, on peut le comprendre, attisé l’ire de nombreux critiques :
La postérité saura que je n’ai jamais cessé de m’élever, depuis mil huit cent quatre-vingt huit, j’avais alors vingt ans, contre le vice de notre siècle qui est la complication. De mes tout premiers Vers jusqu’à mes livres de Quatrains, incompris encore, sinon volontairement passés sous silence par une critique indigne d’écrire, la plupart du temps corrompue par l’argent de la publicité, la politique, l’opportunisme, la soif des honneurs, j’ai toujours suivi la même ligne. Elle est celle de la poésie éternelle qui De tout temps à jamais, de Théocrite à Virgile, de Virgile à La Fontaine, de La Fontaine à Lamartine suit et relie entre elles les cimes du Parnasse. Elle ne souffre point de brisures dans son harmonieuse ondulation que l’ombre où je suis entré me rend plus sensible à cause des astres qui l’éclairent. Voie du génie. Voie du dépouillement des Primitifs qui n’ont point sacrifié le sentiment à la forme, ou chez lesquels cette forme passe inaperçue à cause de sa limpidité même qui se confond avec la lumière. Parallélisme de la perfection de l’art et de la recherche de la sainteté. Dépouillement, dis-je, d’où cette aversion de la médiocrité contemporaine pour toute allusion à l’Être simple, à ces quatre lettres de l’alphabet qui composent le mot Dieu, et cette étrange gageure tenue par le plus grand nombre de l’exclure, avec minutie, de toute écriture. Manque d’amour, manque de génie.
Dans ce nouveau recueil, De tout temps à jamais, des poèmes tels que Diane ou Le Mariage de Jean de La Fontaine ou Philomela, cette traduction de l’extase selon saint Bonaventure et la Rhapsodie villageoise, feront la preuve de ce que j’avance que je n’aurais pu écrire Alouette, ce sommet que je viens d’atteindre en ma soixante-septième année, si je n’étais capable du métier de Molière sinon de racine. Mes prochaines Sources le confirmeront encore. J’ai toujours préféré que ne parût point la richesse…
Et voici le texte de la "Réponse" de Francis Jammes :