Épreuves en placards du Troisième Livre des Quatrains (65 ff. ; dim : 18 x 14). Les corrections au crayon ne sont que des rectifications d’erreurs mineures. Fonds Jean Labbé. Reliure ivoire. Titre à chaud sur la tranche.
Les quatre Livres des Quatrains n’eurent que peu de succès. Jammes comprit mal qu’Alfred Vallette et le Mercure de France ne réunissent pas en un seul volume les 264 pièces de cet ensemble dont la rédaction commença en 1922 et ne s’acheva qu’au printemps 1924.
Jusqu’au bout, l’auteur demeura convaincu que c’était l’une de ses œuvres majeures. En témoigne une lettre de 1931 à Tristan Derème : « Il se peut que dans un demi-siècle mes Quatrains – par exemple – qui ont enthousiasmé le Japon soient découverts en France sur quelques rayons poussiéreux et mis en l’honneur quand les héros d’à présent auront pâli. » En témoigne aussi sa conférence au Théâtre des Champs-Élysées du 26 octobre 1937 : il y fit allusion aux Quatrains dont il a « rempli quatre Livres, que personne n’a lus sinon, avec ferveur, Claudel, quatre Japonais et Darius Milhaud ».
La référence au Japon ne manque pas d’intérêt. Les Quatrains de Jammes peuvent être comparés aux Haïkus japonais. Dans la préface de 1922 au Premier Livre des Quatrains, le poète parlera de la « courbe sans reprise » d’Hokusaï lorsqu’il peint une fleur, un oiseau ou un poisson. Avec ses Quatrains, Jammes – et il n’avait pas tort – était persuadé d’avoir décanté sa poésie la plus profonde et atteint à une simplicité, une épuration maximales.
Le Troisième Livre des Quatrains a été commencé le 29 août 1923 et achevé en décembre de la même année. Il comporte 65 pièces.
Le bon à tirer du Quatrième Livre des Quatrains est conservé à Pau (Ms 452/46).
À Orthez sont conservés quatre manuscrits intéressant Les Livres des Quatrains : les Ms 32, 131, 237 et 265.
Un primaire est un ignorant qui se complique,
alors qu’un primitif est un savant qui se simplifie.
Jacques Le Gall