Manuscrit autographe, non daté et non signé, d’un texte de 4 pages in-4 en premier jet avec ratures et corrections sur papier bleu. L’écriture est celle que l’on retrouve dans des documents tardifs. Acquis de Thierry Bodin (Les Autographes, 45 rue de l’Abbé Grégoire, Paris) par la Bibliothèque Municipale de Pau en juillet 1985.
Sous forme de 23 pensées ou méditations, dûment numérotées, Jammes s’adresse à sa fille aînée, Bernadette, et la met en garde contre les dangers qui la menacent… « Impiété, sinon relâchement de part et d’autre dans la pratique religieuse ; vie moderne ; énervement d’un prétendu progrès qui n’a rien à voir avec le bonheur des ancêtres ; excitations de toutes sortes ; […] prie pour que les autres jouissent comme toi de l’accord qui unissait la Vierge Marie à sa mère Anne ». Cet accord, on ne le trouve que « dans l’amour de Dieu, car il est à la base de tout amour et nul autre amour ne saurait subsister sans lui. » […]
Voici des extraits de la pensée numéro 5 :
5. Impiété ; sinon relâchement de part et d’autre dans la pratique religieuse ; vie moderne ; énervement d’un prétendu progrès qui n’a rien à voir avec le bonheur des ancêtres ; excitations de toutes sortes ; cinémas ; danses et modes lascives ; obscénités des lectures ; poursuites dans la rue ; nourritures artificielles ; facilités de déplacements ; intempérances de toutes sortes ; désir de gorger sa vue de n’importe quel spectacle, le plus vite possible afin d’en pouvoir avaler un autre ; […] comparaisons de sa situation avec celle des belles fainéantes qui se roulent dans le luxe comme des poules dans la poussière […]
Le manuscrit est accompagné d’une transcription par Michel Haurie. Le texte a été, pour la première fois, publié en décembre 1985, dans le Bulletin n° 6 de l’Association Francis Jammes (pp. 66-68).
Jacques Le Gall