Manuscrit autographe (5ff. ; dim : 27 x 21), signé, daté (1931), complet.
Il s’agit d’une copie par Bernadette Jammes, avec corrections et signature de l’auteur.
Don de Marianne Clouzot, l’illustratrice de Clara d’Ellébeuse (1942), Jean de Noarrieu (1947) et de "Poèmes choisis" sous le titre Enfances : poèmes.
Le texte de cette « Ballade » figure dans le Bulletin n° 4 (décembre 1984) de l ‘Association Francis Jammes (pp. 51-52). En voici la quatrième strophe :
C’est une peintresse
Comme il en est peu
Qui nous rend le feu,
L’Amour, la tristesse,
Les papillons bleus.
Elle se promène
Dans un vieux domaine ;
Elle entend les voix
Des morts d’autrefois.
À défaut de réaliser la plaquette qu’il se faisait fort d’écrire sur la peinture de Madeleine Luka, Jammes composa cette Ballade le 5 septembre 1931. Lui, n’en était pas peu fier : « sans fausse modestie, je doute que jamais votre peinture inspire mieux un poète ». Elle, la jugea « merveilleuse ». De part et d’autre, c’est quand même beaucoup dire. Et Pierre Tranchesse (Bulletin de l’Association Francis Jammes, n° 5, p. 11) n’a pas tort de relativiser la valeur de ce morceau : « On serait tenté d’y voir seulement une pochade ingénieuse, même spirituelle, dans la ‘liberté’ prise avec le genre, sans plus ; mais l’invention à la vérité était géniale : en se réfugiant dans son domaine, Jammes, qui s’était imprudemment aventuré sur le terrain de la critique d’art, évitait le ridicule. »
Cette Ballade, et plus spécialement sa troisième strophe, inspira à Madeleine Luka un tableau qu’elle offrit à la ville de Hasparren en 1966. On y voit en effet la tour et sœur Anne, ainsi que trois couples : Francis Jammes et son épouse, Madeleine Luka et Robert son mari, un troisième couple ami de l’auteur du tableau.
− Sœur Anne, sœur Anne,
Que vois-tu venir ?
− Sur son petit âne
Sans le retenir
Je vois dans la plaine
Sous son bel en-cas
Je vois Madeleine
Luka.
Le Ms 217 n’est pas encore numérisé.