Ensemble de manuscrits autographes (10 ff. ; dim : 31 x 19), datés (15 et 16 novembre puis novembre tout court) et signés. Encre. Acquis de Loize en 1950.
En 1947, choisissant parmi un assez grand nombre de pièces dont presque toutes étaient inédites, Robert Mallet – avec l’accord de Mme Francis Jammes – avait réuni vingt-deux poèmes dans une édition illustrée portant le titre de Prends nos vieux souvenirs (1948).
Six des sept premiers inédits ont été recueillis, dans un ordre différent, dans Prends nos vieux souvenirs :
« C’est un jour où il a plu » (OPC, p. 351) a été écrit le 15 novembre 1900 et fait partie des nombreux péans de Jammes aux ânes…
« L’eau coule dans l’eau » (OPC, p. 348) a été écrit le même jour : c’est une chanson en vers brefs et irréguliers, sans doute inspirée par les excursions espagnoles du poète en compagnie de Mamore.
« Quand nous étions fatigués » (OPC, p. 350) date du lendemain. Même prosodie et même source d’inspiration. Le dernier tercet peut être rapproché du Roman du Lièvre que Jammes écrira deux ans plus tard. Les deux pages de ce manuscrit sont très raturées.
« Je vois par la vitre » (OPC, p. 349). Même date que le poème précédent. Le poète est de retour chez lui à Orthez, c’est novembre, il pleut et il écrit.
« Que tu es belle », (OPC, p. 354). Même inspiration et même date de composition. Mais le poète pense à une jeune fille qui n’est plus Mamore.
«Regarde la bonne chienne» (OPC, p. 353) a été écrit en novembre 1900. C’est la suite du poème «Je vois par la vitre».
Le second poème du manuscrit (« Les chevilles minces… ») était inédit avant sa publication dans OPC, p. 1386 : il est daté du 15 novembre 1900.
Le huitième poème (« Auprès du feu de novembre »), également daté de novembre 1900, figure à la suite de la lettre 140 dans la Correspondance de Francis Jammes avec André Gide (Introduction et notes de Robert Mallet, Paris, Gallimard, 1948) et a été repris dans OPC, pp. 1384-135.
Les poèmes parmi lesquels Robert Mallet et Mme Jammes ont choisi ceux qui vont figurer dans Prends nos vieux souvenirs étaient à tous égards fort disparates. En particulier, leur composition s’échelonnait sur une dizaine d’années, de 1891 à 1902 (le poème final de Prends nos vieux souvenirs, précédé d’un hommage à Rimbaud – O : Ms 8b – commémorait le centenaire de la naissance de Victor Hugo). Au contraire, quant au thème et à la date de composition, l’ensemble des huit « courts poèmes en forme de chansons » du Ms 452 est parfaitement homogène. Les manuscrits de trois autres poèmes de Prends nos vieux souvenirs sont conservés à Orthez : Ms 7, Ms 8a et Ms 8b.
Jacques Le Gall