Né le 5 février 1849 à Labastide-Clairence, village gascon mâtiné de basque. Cyprien (c’est son prénom) perd à l’âge de trois ans son père médecin (victime de la variole qu’il soignait). Il n’a pas sept ans quand meurt sa mère, Marie Mathilde (elle était née Supervielle, au château de Jasses, près de Navarrenx). Sa mère adoptive l’envoie au petit séminaire de Larressore. Il y fait de brillantes études, qu’il poursuivra au grand séminaire. Ordonné prêtre le 30 mai 1874, il sera professeur au collège de Hasparren. Il fait don de sa fortune pour l’édification d’un monastère qui sera tout proche de son lieu de naissance et domine la Joyeuse, sinueux cours d’eau : il est ainsi, avec plusieurs missionnaires diocésains, l’un des fondateurs de l’abbaye bénédictine de Belloc, tout près de son lieu de naissance.
Expulsé du monastère en 1903 du fait des lois contre les Congrégations, il ne quitta pas la France mais se réfugia à Vitailles (Lot-et-Garonne), dans un château que prêta Marcel de Trincaud Latour. Fondateur de Vitailles. Il avait par ailleurs obtenu un induit qui lui permettait de dire la messe en la Maison David, dans son village natal.
Francis Jammes fit sa connaissance en 1903 chez Marie et Pierre Dufaur, au château de Sus, près de Navarrenx. C’est Dom Michel Caillava qui dit la messe de « conversion », servie par Paul Claudel, le 7 juillet 1905, à Labastide-Clairence. Il continua de jouer un grand rôle dans la vie chrétienne mais aussi personnelle et matérielle de Jammes : il présida à la bénédiction du mariage de Francis Jammes et de Geneviève Goedorp, le 8 octobre 1907, à Bucy-le-Long, et permit au Patriarche ainsi qu’à sa nombreuse famille de trouver refuge à Hasparren, Maison Eyhartzea.
(1915, à l’occasion de la première communion de Bernadette Jammes à Orthez. De gauche à droite, au premier rang, Marie de Bertier,
Françoise, Henriette et Théophle de Bordeu, Bernadette, Emmanuèle et Marie Jammes, Madame Victor Jammes, Madame Charles de
Bordeu ; au second rang, un soldat blessé en convalescence à l’hôpital d’Orthez dont Jammes était administrateur, Charles de Bordeu,
la servante tenant Paul Jammes, Madame Goedorp, Mademoiselle Gabrielle Goedorp, le R. P. Dom Michel Caillava que Francis Jammes
tient par l’épaule. (Photo prise par R. P. Dom Alexandre Lannes).
Francis Jammes écrivit à Vitailles, de juin à décembre 1920, une grande partie du Livre de Saint Joseph qu’il dédia – « filialement » – au père Michel Caillava. Le cinquième volet de ce livre est d’ailleurs intitulé « Michel ». Auparavant, Jammes avait préfacé une plaquette anonyme mais que le bénédictin avait écrite pour rendre compte de la vie du père Théodore Andrieu, lui aussi réfugié à Vitailles. Deux manuscrits de cette préface (publiée dans le Bulletin de l’Association Francis Jammes n° 19, janvier 1993, pp. 44-47) sont conservés à Pau : le premier fait partie du P : Ms 131; le second est conservé sous la cote Ms 126. Le même Ms 126 contient, sur papier gris, une copie de lettre adressée à Dom Michel Caillava, copie écrite de la main de Bernadette Jammes, avec corrections manuscrites de l’auteur. Le Ms 126 contient enfin, signé F. Mikaël Caillava, le faire-part en latin du décès du Père Andrieu (24 janvier 1923) :
Copie d'une lettre adressée par Francis Jammes au R. P. Caillava concernant la préface à une biographie du Père Théodore Andrieu
Francis Jammes a souvent parlé des éminentes qualités de ce prêtre énergique qui était aussi un homme de cœur et d’esprit :
Il débordait de vie spirituelle, sans effort dans les actes
les plus usuels de l’existence. Cette existence, il l’aimait avec
ses luttes, ses contradictions, ses misères, sa croix en un mot.
Jacques Le Gall